Le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) a organisé en février 2016 une conférence pour comparer les différents modes de scolarisation des élèves en situation de handicap existants dans les différents pays. Quel est le bilan et quelles sont les préconisations pour améliorer l’accueil de ces enfants ?
LE CONSTAT
De réels progrès ont été accomplis depuis 10 ans dans la scolarisation des élèves en situation de handicap : entre 2004 et 2014, le nombre d’enfants scolarisés en milieu ordinaire a quasiment doublé. « L’enfant en situation de handicap a pris toute sa place dans les écoles ordinaires, note Nathalie Mons, présidente du Cnesco. De plus, ce modèle semble avoir des effets collatéraux positifs ». En effet, les témoignages recueillis lors de la conférence tendent à montrer que lorsque les établissements deviennent inclusifs, ce sont tous les élèves qui y réussissent mieux, notamment les élèves en difficulté scolaire.
Mais le Cnesco souligne également des disparités importantes, avec un taux de scolarisation en milieu ordinaire décroissant en fonction de l’âge de l’élève. Ainsi, si la quasi-totalité des élèves en situation de handicap âgés de 3 à 5 ans sont scolarisés en milieu ordinaire, seuls 44 % le sont à 18 ans.
DES APPROCHES DIFFÉRENTES SELON LES PAYS
Quatre formes de scolarisations ont été repérées : soit les élèves à besoins éducatifs particuliers sont scolarisés individuellement dans les mêmes classes que les autres élèves et suivent les mêmes enseignements (Islande, Malte) ; soit ils sont scolarisés surtout dans des classes spécialisées, avec des enseignements et des rythmes partiellement différents de ceux de la majorité des élèves (Grèce, Danemark) ; soit l’accès au système éducatif se réalise essentiellement en milieu spécialisé (Belgique francophone, Allemagne, Pays-Bas) ; soit, comme en France, l’accès se partage entre les trois options précédentes, avec des disparités de répartition.
LES DÉFIS À RELEVER POUR LA FRANCE
Sept défis majeurs ont été identifiés :
- Poursuivre les efforts de mise en accessibilité de tous les bâtiments scolaires et développer l’usage des outils numériques nomades ;
- Réduire les inégalités : les différences d’accès et de réussite sont fortes selon le type de déficience, l’âge des enfants et leur origine sociale ;
- Garantir une égalité territoriale en matière d’évaluation, d’information, d’offre scolaire et de services médico-sociaux ;
- Améliorer la formation des enseignants ;
- Inclure la problématique du handicap dans les projets des établissements scolaires et former les élèves au handicap ;
- Répondre aux besoins particuliers de ces élèves en appliquant des méthodes pédagogiques souples et adaptées ;
- Permettre l’accès à une offre de formation professionnelle pour faciliter la qualification et l’insertion professionnelle des élèves à besoins éducatifs particuliers.
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